Après plusieurs années aux États-Unis, Ali retourne s’installer en Turquie avec sa femme. Dans sa ville natale, il retrouve sa famille qui vit un enfer sous le joug terrible de son père.
Aussi, lorsque sa mère décède dans des circonstances suspectes, Ali soupçonne-t-il rapidement son père. Aidé par un mystérieux rôdeur quil’ engage comme jardinier, Ali mène une quête vengeresse qui va le confronter au pire des secrets….
Entretien avec Alireza Khatami, Réalisateur
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour ce film ?
C’était un besoin personnel de me réconcilier avec mon histoire, la violence qui régnait au sein de ma famille; ainsi qu’une tentative de régler mes comptes avec moi-même, de confronter les ombres qui persistent pour comprendre comment elle m’ont façonné. Initialement mon film était en farsi et destiné à l’Iran, mais les autorités de censure m’ont demandé de retirer le parricide, ce que je n’etais pas prêt à faire. Cette histoire est d’ailleurs tournée en dérision dans un des segments de Chroniques de Téhéran, où la censure demande au réalisateur d’un projet qui s’appelait déjà « The Things You Kill » de réécrire toutes les pages qui pourraient poser problème : la mort du père, la violence envers sa mère…Dans ce passage, le réalisateur finit par déchirer l’intégralité de son scénario.
Après le très grand Chroniques de Téhéran, le réalisateur iranien revient avec un film beaucoup plus intime, il se dévoile à travers de ses personnages et nous livre un récit d’une très belle générosité. Comme c’est très souvent le cas dans les familles iraniennes, le patriarcat reste le noyau de la famille, toutes les décisions doivent être impérativement validées au préalable par le père, ce qui tres souvent cause des confrontations pouvant déchirer l’équilibre des enfants et la mère qui sans cesse essaye de recoller les morceaux.
Le personnage de la mère est fragile, malade, et le père autoritaire, Ali ne supporte plus cette injustice sociale, il se trouve dans une situation dramatique et tente de s’en sortir, commence alors une série de métaphores qui déconstruisent se système qui le fait tant souffrir, à sa façon il remonte le temps, en parallèle les autres personnages vivent dans le présent et finissent par se retrouver avec à la clé la VÉRITÉ !
Je regrette sincèrement le refus des autorités iraniennes qui n’ont pas laisser le choix au réalisateur que de tourner son film en Turquie, néanmoins sa plume et son génie du cinéaste iranien restent très perceptible dans sa mise en scène et plus particulièrement dans les dialogues.
Un cinéaste iranien où qu’il soit, aura toujours cet attachement indescriptible avec son pays d’origine et fera tout dans ses œuvres de toujours laisser une trace de la culture perse si cher au peuple iranien.
The Things You Kill certe est tourné en Tourquie, le texte est en turque, mais il possède une double nationalité autant par son histoire que par la proximité des frontières.
Remarquablement bien réalisé et richement doté d’une très grande qualité de performances, le génie Alireza Khatami prouve une nouvelle fois la supériorité scénaristique du cinéma iranien.
Informations Pratiques :
Titre : The Things You Kill
De : Alireza Khatami
Genre : Drame
Durée : 1h53
Distributeur : Le Pacte
Date de sortie au cinéma : 23 juillet 2025
Mitra Etemad