[Expo] « Tenue correcte exigée ! » au Musée des Arts Décoratifs de Paris

Publié le 30 novembre 2016 par Diane @ModeLaFrancaise
Du 1er décembre 2016 au 23 avril 2017, le Musée des Arts Décoratifs présente une exposition placée sous le signe de l'audace : " Tenue correcte exigée ! Quand le vêtement fait scandale ". Verdict de la rédaction : on fonce !

Pantalon féminin, jupe pour homme, smoking à la Marlène Dietrich, ... rien ne vous effraie ? Même pas les mini-jupes, les baggy et les blue jeans ? Et pourtant, ces vêtements ont tous une histoire qui a très mal commencé. Comme dans les contés de fée où l'héroïne est déchue, humiliée et incomprise de son entourage au début, la robe ou la redingote ont souffert d'une bien triste réputation avant de connaître la gloire et les honneurs !

La mode se raconte avec des mots. Quelques mots suffisent, prononcés par la bonne personne -Nadine de Rotschild ou Gabrielle Chanel en passant par Diana Vreeland et Iris Van Arpel sans oublier Honoré de Balzac et Yves Saint Laurent- au bon moment et tout est dit. Ou plutôt, tout est chamboulé. Nos repères, nos pensées, nos envies, nos habitudes, ... Rien ne va plus ! Et on recommence ! On suit les tendances - tendancieuses - dictées par " ceux qui savent ", mieux, par " ceux qui prédisent l'avenir de la mode ".

Tel un jeu de l'oie, on avance à l'aveugle toujours vers le même but : celui d'arriver à l'image iconique et illusoire de la parfaite élégance. Mais, tel Sisyphe, impossible de voir ce rêve se réaliser car la mode n'est-elle pas un éternel recommencement ? Et quand on croit qu'on a atteint la perfection, on tombe sur la case " prison " et on revient au départ ! Voilà ce que l'intrépide exposition du Musée des Arts Décoratifs nous raconte en tableaux, en costumes, en objets, en témoignages et en chansons !

Pourquoi on y va ? Pour revoir des classiques et comprendre que finalement ces tableaux n'étaient pas " si classiques " à leur époque. Par exemple, on est accueilli à l'entrée de l'exposition par le fameux " Adam et Êve " de Lucas Cranach l'Ancien . Puis, on est heureux de voir ce portrait de Marie-Antoinette peint par Elisabeth Vigée-LeBrun. Chacun à leur façon, ces deux œuvres nous rappellent que le vêtement (une simple robe chemise pour l'une ou la nudité pour les deux autres) fut à l'origine d'une rupture ou d'un bouleversement radical.

Pourquoi on a aimé ? Parce qu'on a particulièrement apprécié la mise en scène de la designer Constance Guisset qui nous a emporté dans un voyage au pays des scandales à toute heure. Selon un souffle ternaire, l'exposition est bâti sur trois angles : Le Vêtement et La Règle, Est-ce une Fille ou un Garçon ? et La Provocation des Excès. Mais, il faut également dire que cette exposition est l'occasion de lire l'Histoire de France avec un œil nouveau : à travers le " look des peoples " du moment. A l'instar de la robe très décolletée et plongeante portée par Lady Diana en 1981 lors de sa première apparition, on retient bien mieux les événements !

Mention Spéciale pour ... le parcours spécialement dédié aux enfants. Ludique et interactif, il a tout bon et même les grands y trouvent satisfactions et curiosités.

Notre coup de cœur ? La partie " Trop c'est trop ! ". Trop haut, trop court, trop de tissus, trop large, trop moulant, trop de couleurs, trop sombre... On décrypte en un instant la complexité de la mode et ce qui fait pourquoi on l'aime tant. Subtilité et mystère viennent déranger le fragile équilibre qui fait qu'une tenue est réussie. Mais réussie pour qui, quand, comment ? Bref, comment doit-on s'habiller aujourd'hui ? That is the question ! Heureusement, à la sortie de l'expo on croit avoir toutes clés en main, il ne manque plus qu'à feuilleter le nouveau livre d'Inès de la Fressange (éditions Flammarion). Désormais, c'est elle qui dicte les lois de la mode ! On la suit ?

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Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale