Mode, art, ciné, culture : mes trouvailles de la semaine #125

Publié le 13 février 2017 par Marine Escurier @marineescurier

Elsa et Johanna est un duo de photographes qui se sont rencontrées aux Beaux Arts de Paris. Ensemble elles ont mené de 2014 à 2016 un projet appelé A Couple of Them, présenté ici. Déguisées, maquillées, théâtralisées, les deux artistes se griment et prennent la pose dans des cadres naturels. Sous ses faux-airs de documentaire à l’allure naturaliste, le projet est pourtant bel et bien une restitution de l’observation aiguë menée par le duo sur la jeunesse de nos jours. Leurs visages, toujours les mêmes, se croisent au milieux des costumes et coiffures qui changent, brossant avec finesse le tableau d’une jeunesse aux mille facettes. Elles sont à découvrir au 104 au milieu de l’expo du festival Circulations.


Parcels, c’est ce jeune groupe d’Australiens signé par Maison Kistuné (pas n’importe quoi donc). À la fois pop et disco avec une fausse allure des Beatles période Sergent Peppers, la musique est à la fois langoureuse et dansante. À suivre, et peut-être à découvrir lors des Kitsuné Afterworks organisés par le label chaque mois aux Bains, qui sait ?

crédit : Thomas Smith

Quatrième Sexe est une exposition présentée à la galerie Le Coeur jusqu’au 25 février. Continuant le travail engagée par Simone de Beauvoir il y a presque un siècle, la commissaire invitée Marie Maertens a sélectionné plus d’une vingtaine d’artistes internationaux pour réaffirmer la liberté sexuelle décomplexée. Comme à son habitude, dans sa volonté de décloisonner les pratiques et méthodes d’expositions de l’art contemporain, le Coeur proposera les pièces à vendre à des prix très variables, pour permettre l’acquisition d’art pour tous. D’ailleurs, devinez quel duo de photographes fait partie des artistes exposés ?

La Poudre, si vous ne connaissez pas encore ce phénomène dont tout le monde parle, c’est le podcast indépendant et féministe lancée par la journaliste Lauren Bastide. Pendant une heure, Lauren invite une femme politique, artiste, écrivain ou musicienne à discuter autour de questions personnelles et professionnelles.  Ovationnée par tous les médias et tête de file de la révolution podcast en France, cette heure de bons mots tous les quinze jours ne vous fera pas perdre votre temps. La blogueuse Garance Doré, la réalisatrice Rebecca Zlotowski ou la chanteuse Inna Modja sont déjà passées par le micro. Vous pouvez vous abonner juste ici !


Les innocentes est un film d’Anne Fontaine, sorti en 2016.

Hiver 1945, Pologne. Mathilde, jeune médecin dispensant des soins dans un établissement de la Croix-Rouge française, est interpellée par une jeune nonne polonaise, venue chercher de l’aide pour une des soeurs de son couvent. Intriguée, Mathilde s’enfonce dans la campagne accompagnée de la soeur, et découvre un établissement où sept des bonnes soeurs sont enceintes. Informée par la soeur supérieure, Mathilde apprend le terrible secret du couvent, et se doit de garder l’information pour elle, loin des autorités polonaises.

Après les anglais Perfect Mothers et Gemma Bovary, Anne Fontaine est retourné vers le cinéma français, en s’attaquant à un genre très plébiscité, l’historique à base d’histoires vraies. L’histoire vraie, c’est celle de Madeleine Pauliac, médecin à l’Hôpital Français de Varsovie. Sobre et sensible, le film raconte avec justesse une des horreurs parallèles de la guerre, de celles dont on ne parle jamais mais qui pourtant brisent des vies et font douter. Le doute, voilà un autre des thèmes que la réalisatrice traite brillamment, pour essayer de comprendre si la Foi est toujours possible après une telle abomination.

Nommé plusieurs fois aux Césars, les Innocentes est un film qui fait parler les oubliées, ce qui, en des temps aussi incertains, n’est pas sans rappeler que des horreurs de telle ampleur sont certainement en train d’être perpétuées à l’instant même. À ne pas oublier.