Réda vit chez ses parents dans un quartier bourgeois d’Alger. Il occupe un poste dans la plus grande entreprise d’hydrocarbures du pays dirigée par son père, un homme froid et autoritaire. Sous tous ces vernis apparents, Réda dissimule un mal-être profond. Un jour, le père meurt et un événement inattendu se produit :

Le reflet de Réda disparaît du miroir…
Né en 1976, Karim Moussaoui est l’auteur de trois courts-métrages et d’un moyen-metrage Les Jours d’avant, particulièrement remarqué nommé aux César dans la catégorie Meilleur film court-métrage.
L’Effacement est adapté d’un roman de Samir Toumi paru en 2016, s’agit-il d’une adaptation fidèle ?
J’ai l’ai lu fin 2017. Il m’a été recommandé par une amie. J’ai tout de suite été touché par une question qui me taraude, celle du rapport intergénérationationnel en Algérie, que j’avais commencé à aborder dans En attendant les hirondelles. J’y avais également traité de sujets tels que l’errance, les travers multiples et les croisements. Avec L’Effacement, j’ai voulu me pencher sur une histoire plus concrète, un récit plus classique où l’ont suivrait un même personnage du début jusqu’à la fin.

Karim Moussaoui.
L’Effacement entrain le spectateur dans la face cachée du pouvoir algérien, entre argent et le patriarcat, une guerre de la classe sociale qui commence dès le foyer familial et continue dans les coulisses des hommes d’affaires en costumes cravates.
Le film marque dès le début la place sociale accordée à chacun dans la société algérienne, le père est présenté par le colon vertébral de la famille et ses fils sont ses bras, plus particulièrement pour Réda qui semble être le plus vulnérable et manipulable.

Sous forte influence de l’autorité du père, il se soumet à ses décisions et met sa vie à son service, mais différents événements l’oblige à faire le point sur sa vie, comme sa rencontre très inattendue avec Malika, loin des siens, il se libère des chaînes patriarcales, même si sa liberté lui cause des difficultés… mais l’idée lui sourit, à lui de trouver la lumière bienveillante.
Le duo Zar Ami et Sammy Lechea déborde de force et tendresse, deux cœurs blessés qui se retrouvent et s’entraînent à aimer la vie dans une grande liberté de vivre pour soi et sans pression.

L’actrice iranienne à la beauté envoûtante exprime à travers son personnage sa nostalgie de son pays d’origine Iran, son histoire personnelle à laisser des cicatrices, mais elle en a fait sa force.
Un long-métrage audacieu, généreux, avec une très grande sensibilité et maîtrise des sentiments riches et sincères.
Informations Pratiques :
Titre : L’Effacement
De : Karim Moussaoui
Avec : Zar Amir, Sammy Lechea, Hamid Amirouche
Genre : Drame
Durée : 1h33
Distributeur : Ad Vitam
Date de sortie au cinéma : 7 mai 2025
Mitra Etemad