C'est lors du Sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804 que l'impératrice Joséphine apparaît dans une sublime robe qui va révolutionner l'habillement. Dans une somptueuse robe blanche brodée d'or et orné d'un col en dentelle. Elle porte par-dessus un manteau de velours rouge sur lequel apparait de petites abeilles d'or symbole du Premier Empire. Sur sa tête, un diadème composé d'émeraudes et d'améthystes.La révolution se fait non pas par cette sublime tenue impériale mais par une grande nouveauté, l'absence de corset qui jusqu'alors composait la tenue des femmes. La robe épouse la forme du corps, vient désigner la taille en dessous de la poitrine, elle est longue, droite, légère et transparent. Le jupon perd de sa rigidité et n'a plus que, comme rôle de protéger la pudeur. Voilà donc la mode de l'Empire de celle que l'on surnommait l'Impératrice de la mode.Joséphine de Beauharnais, de son véritable nom, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie est née le 23 juin 1763 en Martinique et est décédée le 29 mai 1814 au château de Malmaison. Première épouse de l'empereur de Napoléon Bonaparte de 1796 à 1809 elle fut impératrice des français et reine d'Italie.
C'est une époque marquée par un important mouvement, celui des Incroyables et Merveilleuses. Ce mouvement est un courant de la mode de la France du Directoire caractérisé par ses extravagances en réaction à la sombre tristesse qu'avait répandue la période de la Terreur. On ne prononce par ailleurs pas le "R" car faisait référence au R de la Révolution.C'est une mode très particulière qui choque. En effet, les hommes, les Incroyables dont la coiffure étonne, tombant jusqu'aux épaules et les cheveux tressés sont appelés "cheveux de chien" en référence à la forme des oreilles de chien. Les manteaux sont dotés d'immenses revers, serrés faisant une gibbosité sur le dos comme s'ils étaient bossus. Ils portent des chapeaux claques et d'immenses cravates qui remontent jusqu'au cou mais également des souliers pointues avec des bas de couleurs excentriques. On put dire qu'ils étaient ridicules. Les tenues des femmes, les Merveilleuses mettent d'avantage en valeur tous leurs atouts avec des seins presque à nus, des robes presque transparentes, c'est une mode à l’antique qui dévoile tout le corps.Ce sont des robes légères et fluides dont la plus part étaient en mousseline, matière venue de l'Inde reconnue pour son extrême finesse et souplesse. C'est donc une période marquée par la fin de la contrainte du corps, ce corps mené à mal par les corsets. Cependant c'est une matière difficile à se procurer. Et pour cause, Napoléon décrète en 1806 un embargo très stricte sur le textile venant d'inde, désireux de relancer l'industrie française c'est à dire le textile de luxe il règlemente les textiles venus d'ailleurs.
Joséphine fait partie de ces merveilleuses car à l'inverse de Marie-Antoinette (voir Secrets d'histoire n°2: La beauté au temps de Marie-Antoinette) qui cherchait à créer la mode, Joséphine la suit et ce avec grande attention. Napoléon suivait avec grande attention les tenues portées par Joséphine, il assistait très régulièrement aux essayages de l'impératrice. Il avait pour habitude de jeter de l'ancre à l'aide de son stylo sur les robes qui lui déplaisaient ou parfois même allait jusqu'à les déchirer.Joséphine était donc une référence en matière d’élégance.Elle allait même jusqu'à accorder la couleur de ses vêtements aux salons. Une des passions de Joséphine, que l'on peut admirer au château de la Petite Malmaison, était la botanique. Elle vouait une véritable admiration pour les fleurs naturelles qui ornait parfois sa coiffures mais également ses robes qui en était, dit-on, entièrement couverte.
C'est par ailleurs, Joséphine qui a lancé la mode du "châle cachemire". Le châle est découvert par Napoléon pendant sa campagne d’Égypte en 1778; venu des Indes de la province du cachemire le châle est constitué de duvet de chèvre.A son retour à Paris il en offre à toutes les Dames de la cours lançant ainsi de véritables rivalités entre celles-ci. A tel point, qu'il était devenu une monnaie de référence, il permettait de déterminer l'importance de la famille notamment avec le nombre de châle détenu au sein de la famille, il servait également de cadeau dans la dote d'une femme. Joséphine se situait au sommet avec ses 70 châles en cachemire.Sa valeur était d'une telle importance, de 32 mille francs qu'il égalait celui du diamant. Il fallait deux ans pour en tisser un, ce qui a donné lieu à une contrebande. A l'instar de la mousseline l'empereur en a interdit leur exportation.
La folie de Joséphine pour la mode ne se limitait pas aux châles, détentrice de 800 robes, elle était incapable de résister devant un bijou ou une nouvelle robe. Elle est d'ailleurs très généreuse avec les marchands peut-être même trop, ce qui énerve Napoléon qui leur interdit d'entrer dans l'antichambre. En une année elle a acheté 500 paires de souliers. Et pour renouveler les collections, elle avait pour habitude d'offrir ses vêtements et bijoux à ses servantes.
Mais Napoléon était un homme de gout, si la frénésie acheteuse de Joséphine l'agaçait au plus haut point, il participait avec plaisir à celle des bijoux. Il faisait faire des pièces uniques par le bijoutier officiel de l'empire, François-Regnault Nitot dont le prestige n'a d'égal.Il était désireux à travers ses bijoux de représenter le pouvoir absolu de par les femmes qui l'entouraient Ils représentaient ainsi chaque moment important de la vie de Napoléon allant même jusqu'à imaginer lui-même les bijoux.Les bracelets en langage codé dont chaque première lettre signifie un mot est la preuve de l'immense inventivité de l'Empereur.
En dépit du divorce entre Napoléon et Joséphine qui ne parvenait pas à lui donner d'enfant, il est indéniable qu'elle a laissé une trace importante dans la mode de France.
Diadème de Joséphine de Beauharnais
