Comment pourrais-je m’occuper sinon attendre ? Je restais coît. Le temps me paraissait si long sans elle. Elle était couché, son châle fleuri au cou sur l’un des bancs disposé sur le pont de la Seine, telle une momie. Ses banales amusements, si puériles !

Je me rappelais de la longue balade passée en sa compagnie, lorsque nous longeâmes la Seine. Elle était extatique et ne cessait de me raconter ses belles histoires de vacances. Son teint était sublimé par les roses de son foulard fantaisiste qu’elle avait noué maladroitement autour du cou. Quant à ses joues écarlates, elles étaient semblables aux fleurs rouges des baies qui soulignaient délicatement le contour de ses lèvres. Rien ne m’était jamais apparu si beau, lorsque son regard croisa le mien, après 2 longues et interminables minutes ; elle me chuchota à l’oreille : « Je voudrais faire un jeu. » Je la regardai incrédule. Elle me toisa puis s’assied sur l’un des bancs, disposé à mi-chemin. Elle se coucha et ferma les yeux face au ciel.

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The Quai aux Fleurs

The Quai aux Fleurs

J’attendis quelques instants puis craignant qu’elle ne se réveille pas, je la secouai abruptement. Puis elle ouvrit les yeux (comme si rien ne s’était produit) et enleva délicatement son foulard du cou, tenait de sa main droite son foulard The Quai aux Fleurs , elle s’écria : « Qu’elles étaient fraîches, les roses, comme du linge tuyauté tout propre, rentrant de la blanchisserie dans des corbeilles d’osier ; et sombres et soignés les œillets rouges qui redressaient la tête ; et tous les pois de senteur s’étalant dans leurs vases, veinés de violet, d’un blanc de neige- comme si c’était le soir, et que des jeunes filles en robes de mousseline étaient venues cueillir les pois de senteur et les roses à la fin de la superbe journée d’été, avec son ciel bleu nuit, ses delphinium, ses œillets, ses arums ; que c’était le moment où toutes les fleurs – les roses, les œillets, les iris, les lilas – luisent d’un doux éclat ; où chaque fleur semble brûler de ses propres feux, avec douceur, avec pureté, au milieu des massifs embrumés ; et comme elle aimait les papillons de nuit gris pâle qui tourbillonnaient en tous sens au-dessus de l’héliotrope, au-dessus des primevères du soir ! Voilà ce que m’évoquait en ce moment même mon foulard. »

J’espère que vous avez su apprécier mon essai, je vous invite dans ce cas à lire Comment tresser un foulard ? A très vite !