Parce que danser, chanter, trinquer ne doivent pas devenir des actes de bravoure mais rester des actes de vie.

-Allo bébé t’es où ?!!!!

-Avec les filles, rue du Roule

-Putain, il y a une fusillade en bas de la maison, au Petit Cambodge.

-Quoi? ! Ton frère va bien et ton ex ? Putain , t’as des nouvelles de Lolo ?

Attends je l’appelle !

Fais attention !

Je passais une soirée top avec les keupines, nous trinquions au champagne,

nous avons même immortalisé le moment.

C’est la photo que j’ai choisi pour vous exprimer ce que j’ai sur le coeur.

Nous étions heureuses, insouciantes.

« Cachez-vous, ils sont aux Halles ».

La soirée fut écourtée, il fallait se cacher, la panique avait gagné Paris.

C’était vendredi, le jour de la semaine que tu attends dès dimanche soir avec impatience.

Vendredi « saint », pour certain.

Je fais parti de ce que l’on appelle les « bons vivants »,

certain, nous surnomment les « mécréants ».

Le rituel de l’apéro avec les copains, du resto entres amis est sacré.

La vie l’est moins, pour certain.

Deux jours plutôt, je descendais à Goncourt, pour retrouver les copains

rue Bichat au Zelda, un bar à cocktails tenu par Lolo.

On y est bien chez Lolo.

Je suis passée comme d’hab, devant le Petit Cambodge et le Carillon,

il y avait du monde, comme d’hab.

Comme d’habitude l’ambiance était cool, un signe aux ptits gars qui y bossent.

Comme d’hab.

Désormais les rideaux de fer sont baissés, il y a du monde mais ce n’est pas comme d’hab.

Les gens ne trinquent plus, ils ne sourient plus.

Les larmes coulent au dessus des bougies et des fleurs qui tapissent le sol.

Tu crois que ça redeviendra , comme d’hab, un jour ?

Ne pas tomber dans la peur, reprendre une vie normale,

crier haut et fort « même pas peur » ?

J’admire ceux qui y parviennent, je dois être faible.

Vendredi nous avons perdu notre insouciance.

Nous sommes retournés en terrasse samedi.

C’était bien d’échanger avec les gens du quartier.

On a ri, je portais un manteau blanc à « bouclettes »

on m’a traité de mouton , on m’a conseillé de faire attention,

c’était con, c’était drôle, on a ri.

Et puis, l’espace d’un instant, j’ai pensé et si là maintenant ces barbares arrivaient ?

Et j’ai cherché du regard quel était le meilleur endroit pour se cacher.

J’ai moins ri, tu vois ce n’est vraiment plus comme d’hab.

Tout comme apprendre quasiment en direct que tes potes

se sont fait piétiner lors d’un mouvement de foule dimanche.

« Même pas peur » ? Vraiment ?

Hier soir, j’ai hésité entre prendre un chauffeur privé et le métro.

J’ai finalement décidé de prendre le métro. J’ai visé mon casque sur les oreilles.

Puis j’ai sorti un carnet, et j’ai commencé à faire la liste des choses qui me font peur.

Elles sont nombreuses.

On vit tous les jours avec des peurs, mais on apprend à les dompter, les canaliser, les surmonter.

Celle-ci est venue s’ajouter à la liste.

Dans quinze jours, quand je serai à la Gaité Lyrique,

je choisirais peut-être de m’installer à coté de la sortie de secours.

Alors, oui, ce ne sera certainement plus jamais comme d’hab mais on apprendra à dompter nos peurs.

Il le faut, ils ne gagneront pas.

Parce que danser, chanter, trinquer ne doivent pas devenir des actes de bravoure

mais rester des actes de vie.

Ce soir, j’irai chez Lolo au Zelda rue Bichat, on y est bien chez Lolo.

Courage mes lilous, prenez soin de vous, des autres.

Amour is the message, Amour is my religion.

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