On y était: jan fabre ‘drugs kept me alive’ au théâtre

Jan Fabre est un artiste, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il demeure parmi ceux qu'on ne peut facilement classer ou cataloguer dans un registre bien précis. Cependant, deux principaux traits artistiques le caractérisent : plasticien et metteur en scène. Du dessin à la mise en scène, il s'attelle par son art, à non seulement donner forme à l'abstrait comme à la matière, mais aussi à émanciper la matière par le mouvement. Né en Belgique en 1958, Jean Fabre suit ses études à l'école des arts décoratifs et à l'Académie des beaux arts d'Anvers et c'est à partir de 1976 qu'il s'initie à l'art de la performance.

Le 4 octobre dernier, je suis allé assister à une des pièces de Jan Fabre, 'Drugs kept me alive' dans le cadre du festival Actoral 2016 à Marseille. C'est accompagné de 3 amis que je suis allé découvrir cette performance. J'avais très rapidement lu l'article sur Jan Fabre publié sur Elle.fr et de toute façon, je voulais y assister: J'ai trouvé le sujet intéressant. C'est le théâtre du Gymnase qui a accueilli Jan Fabre et Anthony Rizzy, l'auteur et le performer de ce monologue de 1h15.

Nous prenons place dans cette salle qui se rempli peu à peu. La scène est ouverte. Elle est encadrée de fioles et bouteilles. Il y a trois plateaux qui semblent être remplis d'eau. Une suspension avec une espèce de machine (qui ressemble à un vidéo-projecteur) nous nargue. Une table en bois attend aussi le début du spectacle. Je lis le livret de ce monologue. J'y apprend d'ailleurs que 'Drugs kept me alive' est une création de 2012. Il me reste que quelques minutes avant de plonger dans le bain de substances controversées. Les lumières se tamisent, puis s'éteignent.

Le monologue 'Drugs kept me alive' parle d'un survivant. Il explore toutes les issues de secours, l'aiguille de sa boussole toujours tournée vers les raccourcis entre le ciel et l'enfer, pour toujours avoir une longueur d'avance sur la menace de la Faucheuse. Sa rapidité est sa meilleure arme, son humour un médicament puissant et ses acolytes répondent à des noms illustres issus des sphères supérieures, tels que ecstasy, kétamine, GBH, poppers, speed, cocaïne, 2C-B, 2C-1, 2C-7.

Pendant cette grosse heure, nous sommes emportés dans l'intimité de ce personnage qui se met à nu et expose ses angoisses et ses sentiments les plus intimes. Il essaie de contrôler tout ça grâce à des substances licites ou illicites. On sourit, on est touché, on est mal à l'aise, on est dégouté, on est attiré... Bref, ce monologue remet en place et pose les bonnes questions. Lorsque les lumières se rallument, j'excuse presque son mode de vie. Anthony Rizzy oscille entre danseur et comédien. Avec sa diction parfaite, il ondule entre fioles, pilules, mousse, bulles de savon, musique électro percutante, respiration troublante et spots publicitaires.

Anthony Rizzy est un performer exceptionnel. Il réussit le pari fou de m'emmener avec lui. Non que je sois très exigent, je suis seulement très novice en la matière. Je n'étais pas, jusqu'au 4 octobre, très amateur de performances, de monologues et d'Art (trop) Contemporain. À la sortie de 'Drugs kept me alive', je me suis posé plein de questions. La conversation avec mes amis qui a suivi notre sortie du théâtre a été très animée sur l'échange de nos sentiments sur ce monologue. Bref, j'ai adoré !

Toute la programmation du festival Actoral 2016:
www.actoral.org/actoral-16


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