Je vous présente aujourd’hui un roman que je viens de finir : Au bout du chemin de Patricia Hespel, publié chez Pocket. Ce premier roman a obtenu le Grand Prix du Roman Femme actuelle en 2013. En général je sais que je ne me trompe pas en choisissant un livre qui a été primé. Je savais en l’occurence qu’il ne s’agissait pas du prix Goncourt et que ce serait une lecture plus divertissante que profonde. C’était le cas. Le style n’est pas incroyable, les dialogues trop nombreux à mon goût, mais l’histoire tient la route et donne envie de continuer la lecture.
L’incipit
Bras levés, Eve se tourne vers le miroir.
Suspend son geste. Le temps de compter jusqu’à deux.
Le chuintement des ciseaux contre sa nuque la fait frissonner tandis que le tulle s’affaisse à ses pieds en un petit tas mou, insignifiant. Elle se tord le cou pour contempler le résultat de son travail. Du voile, ne subsistent que quelques picots blancs, enchevêtrés dans la masse de ses cheveux châtains.
Ses doigts palpent l’arrière de son crâne et y rencontrent une masse cartonneuse, hérissée d’épingles et de perles. Doit-elle prendre le risque de s’attaquer à ce montage dont le poids lui scie les tempes ? Il a fallu au maestro plus d’une heure de travail pour le mettre en place. Il lui en faudra au moins autant pour retrouver son allure habituelle. Trop long, trop risqué.
Dans leur maison de l’avenue Léopold Ier, ses parents doivent l’attendre, s’inquiéter de ne pas la voir revenir. Eve jette un regard en biais vers son téléphone portable. Elle préfère ignorer le nombre d’appels qui s’y afficheraient si elle le rallumait. Trop, sûrement, pour qu’elle ait le cran de les ignorer.
Dans sa chambre, l’attend une robe qu’elle ne portera pas et quelques accessoires, promis à l’oubli dans un coin de grenier. Elle n’est pourtant pas loin, l’excitation des premiers essayages chez la couturière, celle des dégustations chez le traiteur ou des heures fiévreuses passées à ergoter sur la couleur des nappes. Des moments futiles comme des bulles de champagne, qu’elle-même a vécus avec légèreté, au contraire de sa mère qui tenait à ce qu’aucune fausse note ne vienne ternir le grand jour.
Résumé
Eve, 20 ans, prend la fuite le jour de son mariage. Elle réalise que ce n’est pas la vie qu’elle veut et décide de tout laisser derrière elle. Sur les toilettes d’une aire d’autoroute déserte où elle se fait agresser par l’inconnu qui l’avait prise en stop, elle croise le chemin de son sauveur : Emile, chauffeur routier, aux airs de bon géant du haut de ses deux mètres et de sa large carrure. Celui-ci noie depuis quelques temps son chagrin dans l’alcool car la mère de son fils l’a quitté. Tous deux partagent un trajet qui leur sera salvateur, entre confidences et incompréhensions. Eve, seule à la terrasse d’un café, est abordé par Azraël, un ex espoir du patinage artistique à la carrière prometteuse et au visage d’Apollon… mais défiguré et arrêté en pleine gloire par les blessures de la vie.
Ce trio parvient à trouver un équilibre et part en Italie, à la recherche de la nounou d’Eve afin de démêler les secrets de sa naissance qui pèsent lourdement sur sa vie et l’entravent.
Mon avis
J’ai lu certains passages en diagonale pour contrer des longueurs. J’ai trouvé le style médiocre , mais cela ne m’a empêchée de poursuivre ma lecture donc ce n’est pas rédhibitoire.
Les personnages sont attachants et les idées sont bonnes : que va devenir Eve après avoir tout laissé ? Quel secret va-t-elle découvrir ? Azraël et elle peuvent-ils unir leurs destins malmenés par la vie ? Emile aura-t-il le courage de se raccrocher à la vie et de ne pas sombrer dans l’alcoolisme ? Pourquoi la mère d’Eve est-elle si dure envers sa fille ?
Il s’agit donc d’une lecture divertissante pour un trajet en train ou pour des vacances.
