Anna vit avec son mari, ses deux petits garçons ainsi que Simon, un enfant placé chez eux par l’Aide Sociale à l’Enfance depuis l’age de 18 mois, qui a désormais 6 ans.
Un jour, le père de Simon déclare qu’il a l’intention de récupérer la garde de son fils. C’est un déchirement, mais Anna sait qu’elle doit aider Simon à retourner vivre chez lui.
Fabien Gorgeartle réalisateur se confie :
Cette histoire prend sa source dans votre enfance, est-elle conjointe à votre désir de cinéma ?
Oui totalement, quand je me suis autorisé à me dire que je voulais être réalisateur, ma première idée d’ecriture fut cette histoire. Quand j’étais petit, ma famille a accueilli un enfant, qui est resté chez nous de dix-huit mois à six ans, exactement comme dans La Vraie Famille. Régulièrement, je suis revenu à cette idée d’en faire un film’,sans que cela aboutisse.
Trois films où il est question du lien qu’il faut couper ont constitué mes sentinelles : The Kid de Charlie Chaplin, Kramer Contre Kramerde Robert Benton et ET de Steven Spielberg, qui raconte littéralement l’histoire d’un enfant placé, si j’ose dire !
La Vraie Famille…, est avant tout une magnifique vitrine de La richesse émotionnelle du cinéma français, l’immensité incomparable de sa puissance hypnotique vient avant tout de son écriture, juste, optimiste et légère qui crée un équilibre parfait. Celui-ci se traduit également de par un contraste dressé par des dialogues qui tombent toujours juste. L’immersion est immédiate, impossible de ne pas succomber.
Si la tendresse de Anna (la maman provisoire de Simon) magnifiquement interprétée par une Mélanie Thierry époustouflante, nous plonge dans un océan de tendresse, la détresse de son père, casse d’un coup sec, l’image idylique d’une famille généreuse considérant Simon, comme un vrai petit frère, ayrant sa place au sein de la cellule familiale.
Un enfant ayant grandi dans une famille qui n’est pas la sienne, peut-il avoir des son plus jeune âge les capacités intellectuelles nécessaires à ne pas confondre les rôles des adultes qui s’occupent de lui en permanence ?
L’amour d’une femme amante pour un enfan, peut-il nuire à son développement psychologique ? Ou au contraire, le fait de se sentir aimer, autant que les propres enfants de cette famille d’accueil, va lui apporter un cadre solide et la sécurité nécessaire pour qu’il grandissent dans des bonne conditions ?
Le spectateur se pose toutes ses questions, il se sent impliqué dans cette histoire aussi belle que douloureuse, ne cherchez pas d »échappatoire à vos émotions, vous en trouverez aucunes.
Laissez-vous porter par cette vague de joie et tristesse, le regard bleu azur de Mélanie Thierry (Anne) croise sans cesse, les grands yeux marrons de Simon, qui se sent partagé entre le poids de la loyauté de sa famille d’accueil, et le souhait de son père, qui certe est parfois très maladroit, mais fait tout pour reconquérir le petit cœur de son fils.
Les services sociaux appliquent des lois manquantes cruellement d’humanité, à aucun moment la parole de l’enfant est écoutée, il est un élément, pour lequel ils sont rémunérés et doivent justifier leurs décisions, sans la moindre intérêt de ce que l’enfant souhaite réellement.
Doit-on exiger un frein radical au sentiments envers les enfants placés, peut-on vivre en permanence dans la crainte de les voir partir un jour ?
La Vraie Famille est bien plus qu’un film, il est un hymne à l’amour, sous tout ses aspects. Une mise en scène a su parfaitement transcrire l’évolution et le lien unique qu’entretenaient nos deux protagonistes. Cela fonctionne dès les premiers instants.
Informations Pratiques :
Titre : La Vraie Famille De : Fabien GorgeartAvec : Mélanie Thierry, Lyes Salem, Félix MoatiGenre : Drame
Durée : 1h42 Distributeur : Le Pacte
Date de sortie au cinéma : 16 février 2022
Mitra Etemad
