Voici un articles difficile à écrire car à l'heure où j'écris ses lignes, je ne vais pas bien. J'en discute avec ma psychologue mais écrire ici me fera du bien aussi, car peut-être que vous aussi vous êtes dans la même situation ? Lorsqu'on est déjà maman d'un premier enfant, et que celui-ci est arrivé sans aucune difficulté, on ne s'attend pas à en avoir pour un deuxième bébé.

Quand nous avons décidé de nous lancer dans cette nouvelle " aventure ", je suis allée chez mon médecin pour faire une prise de sang de check-up et avoir une ordonnance d'acide citrique. Et naïvement, j'ai cru que ça serait aussi simple.

Je me suis même pas imaginée que ça pourrait être compliqué.

Nous n'avons jamais caché à nos proches que nous voulions un deuxième bébé. Nous souhaitions que nos enfants aient idéalement 2-3 ans d'écart. J'avais envie de m'épanouir à nouveau professionnellement avant de replonger dans la maternité.

Avec Jade tout a été plutôt simple : je suis tombée enceinte rapidement, grossesse idéale, accouchement sans complication, un bébé qui a fait ses nuits à 3 semaines, l'allaitement s'est très bien déroulé, elle a bien grandit et bien pris du poids, pas de RGO, pas de colique.

J'ai eu le " déclic " en juillet 2020, quand nous étions en vacances dans le sud de la France. Jade avait 15 mois. Mon conjoint lui était déjà prêt, alors il a été ravi qu'on décide d'agrandir la famille 🙂

Jade est la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie. Alors forcément, l'idée de revivre la maternité une nouvelle fois est quelque chose de magnifique et d'existant. La décision d'agrandir notre famille n'était que sentiment de joie et d'amour.

Après mon 3eme cycle sans grossesse, j'ai commencé à ressentir de la tristesse à chaque fois j'avais mes règles. Chaque mois, j'associais mes règles à l'échec. Et c'était très difficile émotionnellement. J'ai commencé à pleurer quasiment tous les jours, en attendant impatiemment l'ovulation suivante.

Au fil des cycles, l'impatience commence à se faire de plus en plus présente. Le stress et les doutes m'envahissent. La grande question qui revient souvent : " mais me*rde, pourquoi mon corps ne veut pas ? ".

Dès le début, nous avons voulu garder ce " projet bébé " pour nous. Mais avec les mois qui passent, ce secret devient pesant.

Oui on en discute avec mon conjoint mais on ne vit pas la situation de la même manière (il reste dans le mood : le temps fera les choses). Je n'ai pas envie de lui envoyer chaque jour de la négativité, alors que lui aussi est en attente de ce deuxième enfant.

Alors j'essaye de cacher mes émotions, et je pleure principalement quand je suis seule ou qu'il dort.

Je ne réponds plus sincèrement à mes proches lorsqu'ils me demandent " comment tu vas ? ". Une question qui n'a plus de sens. Je réponds " oui ça va " à chaque fois alors que c'est généralement faux.

Mon humeur suit mon cycle : 15 jours où je suis optimiste, apaisée, heureuse, enthousiaste, motivée. Puis dès que je vois ma température baisser sur mon Lady-Comp, tout devient sombre. Et je fais clairement le deuil de la grossesse qui ne viendra pas encore ce mois-ci.

Je sens mon ventre se nouer, mon coeur se serrer et les larmes monter, quand on me demande " et le deuxième c'est pour quand ? ".

J'ai toujours trouvé cette question déplacée et je l'a trouve encore plus aujourd'hui. On ne sait jamais ce qu'il se passe réellement dans l'intimité des gens. Alors pour préserver ceux que vous aimez, s'il vous plaît retenez-vous ! Car même si vous la demandez qu'une seule fois, d'autres le font aussi et l'accumulation de cette question renvoi à cet échec si difficile à supporter à la figure.

1. Je culpabilise de me dire que ma vie ne me satisfait pas avec un seul enfant. Alors que j'aime pas ma fille plus que tout. Que j'ai la chance d'avoir un enfant en bonne santé. Que ma première grossesse s'est extrêmement bien passée. Que mon corps a déjà créé la vie.

2. Je finis par me dire que j'exagère, et que c'est juste moi qui suit impatiente. Puisqu'il y a des gens qui doivent avoir recours à des process médicalisés, qui mettent 3 ans avant de tomber enceinte, ou même qui n'arrivent jamais à avoir d'enfant.

3. Le fameux conseil " Il ne faut pas y penser " des médecins est tellement culpabilisant. Sauf que on a beau essayer de ne pas faire de fixette dessus, il ne faut pas se mentir, c'est impossible. On sait qu'on a une " fenêtre de 4-5 jours " par mois pour l'ovulation.

4. Tu finis par te juger en disant que c'est ton corps qui ne veut pas car tu es trop stressée. Et donc tu stresses de trop stresser, et c'est un cercle vicieux.

5. Le corps médical qui te dit, " partez en vacances madame " ou " détendez-vous madame ", ça laisse encore une fois penser que si ça ne fonctionne pas c'est MA faute.

Quand je suis tombée enceinte de Jade, plusieurs femmes auxquelles je suis abonnée ont eu un enfant à la même période. Et donc on lancé le bébé 2, au même moment qu'on l'aurait souhaité.

J'ai commencé à réduire mon utilisation d'Instagram car l'algorithme ne me montrait QUE des femmes enceintes ou des bébés qui venaient de naître. Alors bon, j'étais toujours très heureuse pour les autres hein, mais j'ai fini par m'éloigner des réseaux sociaux pour mon bien-être mental.

Et comme la vie ne s'arrête pas à la notre, forcément il y a eu des grossesses / accouchements autour de nous. Des annonces qui m'ont procuré énormément de joie, et forcément de la peine une fois rentrée chez moi. Car ça appuie sur la plaie qui est déjà ouverte.

Toutefois, l'annonce d'une grossesse ou d'une naissance, reste toujours positive et je m'en réjouis. C'est un évènement tellement merveilleux, qu'on ne peut pas faire autre chose que d'être heureux pour ceux qu'on aime !

J'attends juste impatiemment mon tour, d'avoir la chance de porter une nouvelle fois la vie.

Besos !