Et si vous possédiez une œuvre d’art sous forme digitale ? Imaginons la Joconde en version numérique trônant dans votre salon ou le déjeuner sur l’herbe en fond d’écran pour votre plaisir personnel.

Les progrès technologiques touchent tous les domaines. Cependant l’art semblait être à l’abandon et restait assez classique même si certains courants artistiques émergeaient. Aujourd’hui, l’ère du numérique a mis le pied dans l’art et attire même les plus jeunes, adeptes du numérique. Le NFT apparaît et fait du bruit. Allez-vous suivre ce nouveau courant ?

Qu’est-ce que le NFT ?

Le NFT, Non fongible token (jeton non fongible en français), est un nouveau courant qui attire des amateurs d’art ouvert d’esprit et des investisseurs qui voient en cette nouveauté une façon de faire du profit. Le NFT touche tous les biens mais c’est dans l’art qu’il est intéressant.

Il faut dire que l’art a peu évolué depuis quelques siècles s’en tenant aux peintures, à la photographie et aux sculptures. Les NFT ont donné un nouveau visage à l’art et permettant de posséder une reproduction certifiée ou une œuvre digitale.

Le NFT est un fichier numérique (ligne de codes) infalsifiable et non reproductible. Il permet d’identifier avec certitude son possesseur. Il peut concerner de l’art, un morceau de musique ou tout objet unique. Mais c’est dans l’art qu’il explose le plus.

L’art devient numérique

Devant l’émergence de créateurs digitaux, il est devenu nécessaire de leur permettre de faire connaitre leurs œuvres au grand public. Le NFT est le support adéquat pour sécuriser leurs créations et les partager ou vendre facilement aux amateurs d’art dans tous les pays. Détrompez-vous, une œuvre numérique coûte aussi cher, parfois, qu’une œuvre classique mais, elle peut donner lieu à une surévaluation de son prix et donc générer des déconvenues.

Certains musées ont commencé dans le virtuel en proposant des visites via leurs interfaces internet. C’est une façon d’apprendre l’art depuis son salon ou à distance quand le musée n’est pas à la porte à côté. Et cela paraît logique à l’heure où tout se pratique sur son smartphone ou sa tablette. Il aurait été étrange qu’ils n’évoluent pas dans ce sens. Un pas de plus est fait avec l’art virtuel avec les NFT.

Tout est digitalisé (nos factures, nos bulletins de salaire…), cela a atteint en toute logique les œuvres d’art.

L’art digital se popularise

Certaines marques comme Eleven Paris (le 27 juin 2022, à la Ellia Art Gallery à Paris) ou le Printemps (le 14 février 2023 à l’occasion de la Saint Valentin) proposent également un accès à l’art en éditant leurs NFT. Ainsi, les collectionneurs se familiarisent avec cette nouvelle forme d’art et d’acquérissent leurs premières pièces. De même, l’artiste française Marie Serruya lance la série de sculptures “The MAGICS” qu’elle a exposé et dont elle vend les NFT. Elle a donc des œuvres physiques que l’on peut palper et des NFT.

Vous n’avez pas envie de voir défiler votre propre collection dans une galerie personnelle ?

Désormais c’est accessible. Il reste à discuter du support où conserver et exposer sa collection pour avoir l’impression d’avoir un musée chez soi ou en faire profiter ses amis. Pour l’instant, on peut les admirer sur sa tablette ou son écran tv mais un support technologique plus adapté serait mieux. Imaginons un objet pour les œuvres visibles en relief ou pour les tableaux diffusés en taille réelle. On peut aussi proposer un musée commun virtuel où les NFT seront exposés au public. Là, on pourrait parler de mini révolution.

Cependant, voit-on tous cette évolution d’un bon œil à l’heure où on admire davantage l’ancienneté d’une œuvre et sa capacité de conservation ? D’un autre côté, le fichier numérique NFT permet de garder intact une œuvre sans qu’elle soit altérée. Et donc les générations futures pourront la découvrir à leur tour.

Sophie TAGEL